Omraam Mikhaël Aïvanhov
Vieillir est généralement considéré comme une épreuve.
C’est vrai qu’il est désagréable de perdre peu à peu les moyens physiques et intellectuels qu’on possédait jusque-là, car tout devient plus difficile. Mais en réalité, la vieillesse peut devenir aussi la meilleure période de la vie. Pour ceux qui pendant la
jeunesse et l’âge mûr ont nourri un haut idéal, beaucoup de choses s’améliorent pendant la vieillesse : la compréhension, la lucidité…
Comment expliquer cela ? On dirait que les corps subtils n’obéissent pas aux mêmes processus que le corps physique. Les jambes, les yeux, les oreilles des personnes âgées, et même d’une certaine façon le cerveau commencent à les trahir, mais la vie de leur âme et de leur esprit devient de plus en plus abondante et riche. Comme s’ils goûtaient enfin les fruits de leurs efforts.
Donc, préparez-vous, pensez à vous enrichir intérieurement quand vous êtes encore jeune, afin de pouvoir goûter plus tard cette abondance de fruits. Omraam Mikhaël Aïvanhov
Se perfectionner est une entreprise difficile, et beaucoup,
voyant la lenteur de leurs progrès, finissent par abandonner, tandis que d’autres, tellement déçus d’eux-mêmes, se désespèrent. Eh bien, les premiers sont des faibles et des paresseux, et les autres sont des orgueilleux.
Il n’y a aucune raison de se laisser aller au désespoir quand on s’aperçoit qu’on est encore loin de correspondre à l’image magnifique de soi dont on avait rêvé. Il faut être humble et se dire : « C’est entendu, je n’ai pas encore réussi cette fois, et je ne réussirai peut-être pas non plus la prochaine, mais ce n’est pas une raison pour arrêter mes efforts. »
Ne perdez jamais le désir de progresser. Si vous tombez, ce n’est pas grave, à condition que vous fassiez chaque fois l’effort de vous relever. Dans toutes les circonstances de la vie, le plus important est de garder la volonté et le goût d’avancer. Car il y a toujours à se perfectionner. L’idée de perfectionnement est inséparable de l’existence humaine.
Rien n’est plus poétique que le début d’un amour.
Un homme et une femme se rencontrent, ils se sourient, ils échangent quelques mots ou s’aperçoivent de loin, et soudain ils vivent dans l’inspiration, intérieurement ils deviennent poètes. Mais dès qu’ils commencent à se rapprocher physiquement,
ces sensations d’émerveillement s’estompent. Combien l’ont remarqué ! Ils l’ont remarqué, oui, mais ils n’en tirent aucune leçon : ils ne feront aucun effort pour protéger cet amour qui s’éveille en le vivant le plus longtemps possible dans les régions subtiles.
Par curiosité, par gourmandise, les hommes et les femmes veulent aller tout de suite explorer le terrain… et même les souterrains. Alors, bien sûr, ce n’est plus la même chose, ils ne se voient plus de la même manière, ils ne sont plus aussi émerveillés
l’un devant l’autre, ils se connaissent trop dans des situations qui ne sont pas tellement esthétiques. Pourquoi n’essaient-ils pas de garder des distances, afin de vivre le plus longtemps possible leur amour dans le monde de la beauté, de la poésie, de la lumière
Omraam Mikhaël Aïvanhov
Croire en Dieu : pourquoi est-ce pour certains une évidence,
et pour d’autres une illusion et même une absurdité ? L’explication est simple : à sa naissance, chaque être humain vient sur la terre avec la somme des expériences qu’il a faites dans ses précédentes incarnations. Si quelqu’un a spontanément la foi, c’est parce que ce qu’il a étudié,
vérifié dans ses incarnations antérieures s’est enregistré dans son âme et apparaît dans cette incarnation comme intuition du monde divin. Si l’existence de son Père céleste est pour lui une certitude, c’est que depuis longtemps déjà il a été avec Lui,
il a communié avec Lui, et il en a été marqué par des empreintes si puissantes qu’il ne peut pas douter : il sait. La foi est donc un savoir fondé sur une expérience.
Celui qui, au cours de ses incarnations antérieures, a fait des expériences dans les régions inférieures de son être, tire de ces expériences des conclusions erronées qu’il prend pour la vérité. Et celui qui a fait des expériences dans les régions supérieures de l’âme et de l’esprit, tire lui aussi des conclusions, et il ne peut plus douter qu’une intelligence supérieure se manifeste dans le monde.
Omraam Mikhaël Aïvanhov
Vous n’avez peut-être jamais fait de voyage en ballon
, mais vous savez que ce qui permet au ballon de s’élever vers le ciel, c’est la chaleur produite par la combustion d’un gaz : l’air chaud, en gonflant la toile, rend le ballon moins dense dans l’air ambiant. Dans le plan spirituel aussi, pour s’élever
il faut devenir léger, se dilater ; et pour se dilater il faut chauffer quelque chose en soi. C’est la chaleur de l’amour qui gonfle le cœur et le rend si léger qu’il se met à monter comme un ballon.
Vous voyez, pour se rapprocher du Ciel il est plus utile de savoir lire le livre de la nature que les ouvrages des théologiens. Le livre de la nature vous apprend que si vous vous refroidissez, vous vous contractez, vous devenez dense, plus dense que l’air, et vous tombez.
Et quand vous êtes par terre, bien sûr vous vous plaignez d’être abandonné par le Ciel. Mais réchauffez votre cœur, remplissez-le d’amour, et de nouveau vous allez vous élever et voyager dans l’espace.
Omraam Mikhaël Aïvanhov
Nous sommes dans l’univers comme dans un sanctuaire
où nous devons pénétrer avec un sentiment sacré. Car non seulement la nature est vivante, mais elle est aussi intelligente, et si nous nous ouvrons à elle, elle nous répond en nous faisant participer à sa vie.
Vous pensez que tous les phénomènes de la nature se produisent mécaniquement, et qu’il n’y a donc là aucune intelligence. Vous vous trompez ; ce n’est pas parce que les humains, observant que l’univers obéit à des lois, ont créé les sciences dites « naturelles », que l’on peut qualifier ces phénomènes de « mécaniques ».
En pensant ainsi, vous mortifiez la nature et vous vous mortifiez vous-même
: vous empêchez que la vie pénètre dans votre cœur, dans votre âme, dans votre intelligence et même dans votre corps physique.
Vous ne deviendrez vraiment vivant que le jour où vous déciderez d’entrer en relation avec cette vie immense, inépuisable, qui se manifeste partout dans l’univers.
Tellement de couches opaques s’interposent entre notre conscience
ordinaire et notre conscience divine ! C’est pourquoi ce que nous avons de plus important à faire est d’appliquer les méthodes qui nous permettront de désagréger les dépôts, les scories qui s’opposent en nous à la manifestation de la sagesse, de la force et de l’amour divins.
Pour préparer la pierre philosophale les alchimistes cherchaient le solvant universel. Mais le véritable alchimiste est celui qui cherche à dissoudre cette matière opaque en lui, mauvaise inspiratrice et dangereuse conductrice qui fait obstacle à son union avec Dieu. Et vous voulez savoir quel est le meilleur solvant ? L’humilité. Mais ce solvant n’agit efficacement que si nous savons pourquoi et
comment nous devons être humbles ; car il ne s’agit pas de se déprécier, de se diminuer sans discernement. Une humilité mal comprise peut faire autant de dégâts que l’orgueil. La véritable humilité est celle qui nous permet de dissoudre notre nature inférieure afin de nous fusionner avec la Divinité.
Omraam Mikhaël Aïvanhov
Combien de gens sont là, effondrés, parce qu’ils se sentent trahis !
Ils répètent : « Mais comment est-ce possible ? Il m’avait promis… elle m’avait juré… » C’est entendu, on leur avait fait la promesse de ne jamais les abandonner, de toujours les aimer, les aider, les soutenir, et ils y croyaient. Mais ils ne devaient pas être si crédules
! Comme les enfants, la majorité des hommes et des femmes font des promesses qu’ils croient vraiment pouvoir tenir. Au moment où ils promettent, quelles que soient ces promesses, le plus souvent ils sont sincères,
ils sont persuadés qu’ils agiront comme ils l’ont dit. Mais ils ne se connaissent pas, ils ne savent pas combien ils sont faibles, instables, inconstants, et alors, le moment venu, ils flanchent, ils oublient. C’est normal, il faut savoir d’avance qu’il peut toujours en être ainsi.
Si vous voulez n’être jamais déçu, efforcez-vous d’être lucide… Ne demandez jamais aux humains de prendre des engagements qu’ils risquent de ne pas tenir. Même avec la meilleure volonté du monde, ils seront incapables de répondre à votre attente.
Omraam Mikhaël Aïvanhov
Quel que soit votre enthousiasme pour la religion
ou l’enseignement spirituel que vous découvrez, ne commencez pas par vouloir le prêcher aux autres. D’abord, parce que les gens en ont assez d’entendre des sermons ; les seules choses capables de les convaincre sont les actes. Ensuite, parce que cette conduite n’est pas bonne pour vous non plus.
Une conviction spirituelle doit se vivre au plus profond de l’être, afin de devenir chair et os. Alors, si vous vous mettez à prêcher à droite et à gauche, quelque chose intérieurement va s’effriter et à la moindre opposition, à la moindre secousse, vous serez ébranlé.
Même si vous restez accroché à des principes, rapidement ils ne seront plus pour vous quelque chose de vivant et vous allez vous durcir, vous dessécher, parce que la source en vous sera tarie. Il faut trouver des moyens très subtils pour exprimer ses convictions, sinon on les perd ou, pire encore, elles tournent rapidement au fanatisme.
Omraam Mikhaël Aïvanhov
Le bruit comme le silence sont des langages.
Le silence peut exprimer l’arrêt de tout mouvement, l’absence de vie, mais il est aussi le langage de la perfection. Quant au bruit, il est l’expression de la vie, mais cette vie est souvent désordonnée et elle a besoin d’être maîtrisée, élaborée. Les enfants, par exemple, sont bruyants parce qu’ils débordent d’énergie et de vitalité.
Au contraire, les personnes âgées sont silencieuses. Cela est dû en partie au fait que leurs forces ont diminué, le bruit les fatigue ; mais c’est souvent aussi parce qu’elles sont devenues plus sages, elles se sont approfondies, et c’est leur esprit qui les pousse à entrer maintenant dans le silence. Pour réviser leur vie, réfléchir, tirer des leçons, elles ont besoin de ce silence pour faire tout un travail de détachement, de simplification, de synthèse.
La recherche du silence est un processus intérieur qui conduit les êtres vers la lumière et la véritable compréhension des choses.
Omraam Mikhaël Aïvanhov
Pourquoi les humains ont-ils peur du sacrifice ?
Pourquoi repoussent-ils l’idée de sacrifice ? Même le mot résonne désagréablement à leurs oreilles… Sous prétexte que, le plus souvent, c’est pour les autres qu’on doit faire des sacrifices, ils s’imaginent que ce sont les autres qui vont gagner quelque chose à leurs dépens.
Ils ressentent le sacrifice comme une perte et c’est pourquoi ils se coupent de la source de la vie et de la joie.
Dans l’âme de celui qui accepte le sacrifice avec bonne volonté et amour, soudain une porte s’ouvre et il se sent submergé par un océan de lumière. Vous ne me croyez pas ?… C’est pourtant la vérité. Commencez par accepter l’idée du sacrifice et vous découvrirez que chaque effort que vous faites pour les autres en mettant de côté vos intérêts personnels peut vous renforcer, vous vivifier et surtout vous réjouir.
Omraam Mikhaël Aïvanhov
Il est arrivé que certaines personnes
me reprochent le caractère non scientifique et même anti-scientifique de mon enseignement. Eh bien, elles font erreur : rien n’est plus scientifique que ce que je vous dis chaque jour, car rien n’est plus vérifiable, applicable,
efficace. Mais il s’agit d’une autre science, et qui dépasse toutes les autres, une science qui est le résultat d’innombrables expériences, car moi aussi je fais des expériences dans mes laboratoires intérieurs. Vous ne me croyez pas ?… Eh bien, je ne vous demande pas de me croire, mais seulement de faire vous aussi ces expériences.
Que ceux qui se prétendent scientifiques adoptent au moins une conduite scientifique, c’est-à-dire qu’ils fassent d’abord des essais… et qu’ils se prononcent ensuite. Un scientifique ne commence pas par avoir des certitudes, il émet des hypothèses, puis il les vérifie en faisant des expériences,
et il attend tout le temps nécessaire avant de présenter ses conclusions. Alors, si sans faire aucune expérience vous vous contentez de déclarer que vous ne me croyez pas, dans quelle catégorie faut-il vous classer
Omraam Mikhaël Aïvanhov
Combien de gens se plaisent à fouiller dans la vie des autres
pour y découvrir quelques fautes de conduite qu’ils iront ensuite raconter partout !
Sur leur visage on ne lit que de la méfiance, et leurs regards soupçonneux finissent par voir la malhonnêteté et la trahison même là où elles ne sont pas. Quels avantages croient-ils tirer d’agir ainsi ? Non seulement ils sèment le désordre, mais ils se rendent tellement antipathiques ! Avec leur mine sombre, ils se mettent à ressembler eux-mêmes à des malfaiteurs.
Et c’est cela qui est extraordinaire : tous ces gens, tellement méfiants, qui s’imaginent incarner la justice et l’honnêteté, finissent par porter sur leur propre visage les marques des défauts et des vices qu’ils sont continuellement occupés à flairer autour d’eux. Tandis que regardez le visage de celui qui cherche à découvrir les qualités et les vertus cachées des êtres : il reflète peu à peu la lumière de la splendeur divine.
Omraam Mikhaël Aïvanhov
JEAN LUC BOZZOLI
Si je ne pensais pas que vous êtes tous habités par la Divinité,
que vous êtes des divinités, depuis longtemps peut-être je me serais découragé et j’aurais tout abandonné. C’est pour la Divinité qui vous habite que je continue.
Et même, vis-à-vis de certains êtres j’adopte une attitude que d’autres, bien intentionnés, viennent me reprocher en disant : « Comment se fait-il que vous ne voyiez pas ce qu’est cette personne ? Vous la recevez, vous lui faites confiance. Méfiez-vous, elle va vous attirer des ennuis. » En réalité, je vois très bien et je sais ce que je fais. Eux ne le savent pas.
Je sais qu’en leur montrant ma compréhension, ma confiance, je peux éveiller chez certaines personnes le besoin de s’améliorer, car je m’adresse à la Divinité qui est en elles. C’est consciemment que j’utilise cette méthode pédagogique. J’en connais les risques, et s’il ne sort rien de bon de ces personnes, je trouve évidemment que c’est dommage, mais je ne suis ni catastrophé, ni découragé.
Omraam Mikhaël Aïvanhov
JEAN LUC BOZZOLI
Entre l’air et le feu il existe une sorte de complémentarité. Pour pouvoir travailler avec le feu, il faut aussi connaître l’air. Il attise le feu, mais parce qu’il est toujours en mouvement, il apporte aussi une certaine fraîcheur : lorsqu’il fait chaud on recherche l’air.
Ces relations entre l’air et le feu se retrouvent dans notre vie psychique. Nous sommes des voyageurs qui parcourons l’espace et, pour accomplir notre prédestination, nous avons besoin de feu et d’air, de chaleur et de froid. Le feu, nous l’avons en nous : nous venons au monde en apportant notre propre poêle avec son combustible, afin de pouvoir nous chauffer, car le chemin est long et dehors, symboliquement, il fait froid.
Ce froid qui règne à l’extérieur, c’est l’air, et grâce à lui nous pouvons régler la température. Le feu, on peut dire que c’est l’amour, et l’air est la sagesse. L’amour est en nous, tandis que la sagesse se trouve à l’extérieur de nous afin que nous puissions l’étudier, la contempler et réguler ainsi notre feu intérieur.
Omraam Mikhaël Aïvanhov
JEAN LUC BOZZOLI